5 clés indispensables à connaître pour commencer à composer

Note : il s’agit d’un article invité écrit par Océane du blog Compo’Zik


Ne rêvez-vous pas de créer vos propres morceaux ? Je ne prends pas trop de risque à penser que oui. Après tout, quel musicien n’en a jamais rêvé ? A mon avis aucun.


Mais pourtant, entre le rêve et la réalité, il y a très souvent un gouffre qui s’installe. Quelque chose qui nous empêche de nous lancer. Comme si l’on était face à un mur en béton armé.


Il se passe parfois des mois voire des années entre le moment où l’on commence à s’y intéresser et le moment où l’on se jette réellement à l’eau.


C’est frustrant non ?


Mais rassurez-vous, si vous êtes dans ce cas, vous êtes loin d’être une exception. C’est malheureusement le lot de nombreux musiciens. Moi y compris ! 😉


Mais ce qui est intéressant, c’est de voir la raison pour laquelle on bloque. La vraie raison pour laquelle on n’ose pas sauter le pas.


Et cette raison, elle est toute simple, LA PEUR… La peur de ne pas savoir par où commencer. La peur que ses morceaux ne ressemblent à rien.


La peur que nos proches, et plus largement les autres musiciens, nous disent que nos morceaux sont pourris. La liste pourrait être beaucoup plus longue, donc arrêtons le massacre ici si vous le voulez bien.


Creusons encore un peu plus loin. Voyons de quoi découle cette peur, souvent très dur à apaiser.

J’ai bien sûr nommé tous les fameux préjugés que l’on a tous entendus au moins une fois. « Il faut être un As du solfège pour composer », « la composition est réservé à une élite », « Il faut être très créatif », etc. Ça vous parle ?!


Bien que l’on commence à s’en défaire progressivement, ils continuent encore et toujours à nous mener la vie dure. Difficile de lutter contre des siècles d’idées reçues…

Dans ce qui suit, nous allons donc voire 5 clés dont vous devez être convaincues. Elles vous aideront à enfin faire le grand saut dans cette belle aventure de la composition qui vous fait tant rêver

Le grand saut, c’est maintenant

Eh oui, ce point peut paraitre bête et complètement inutile mais pourtant, c’est la base de tout.

Tous les préjugés qui gravitent autour de nous ont la fâcheuse tendance à nous donner des bonnes excuses pour nous empêcher de nous lancer.


« Ce n’est pas le bon moment », « Je n’ai pas le niveau », « je dois mieux maitriser mon instrument » …

STOP !!!


Si vous attendez le « bon moment », soyez sûr d’une chose ; il ne viendra jamais. Vous aurez toujours l’impression de ne pas connaitre assez la théorie musicale ou de ne pas maitriser assez de technique de jeu. C’est un cercle sans fin.


Mais c’est comme n’importe quelle discipline, c’est à force de pratiquer que l’on s’améliore. Et la composition, c’est un art à part entière.


Prenons un exemple.


Imaginons que vous vouliez apprendre le néerlandais (pourquoi pas hein !!). Vous apprenez alors toutes les règles de grammaire, de conjugaison, de syntaxes, etc. Cool, vous connaissez toute la théorie.


Mais ce n’est pas pour autant que vous pourrez participer à une conversation. Pour ça, il vous faudra pratiquer et répéter de nombreuses fois.


Aussi, pensez-vous vraiment qu’il soit absolument nécessaire de maitriser l’ensemble des règles théoriques de cette langue pour pouvoir la parler ? Pas si sûr.


Des notions de bases peuvent suffire. Et, au fur et à mesure que vous pratiquerez, vous enrichirez progressivement vos connaissances et vous parlerez donc de mieux en mieux le néerlandais.


Voilà. Tout ça pour dire que c’est exactement ce raisonnement là que vous devez avoir pour la composition.


Les bases que vous connaissez déjà suffisent pour commencer.


Donc c’est partie, osez vous lancer ! (Finissez votre lecture avant quand même, des petites astuces vous attendent 😊)

Ne lâchez rien

Allez, le petit moment de vérité qui fait mal… Ça y est, vous êtes décidé, vous vous lancez.


Mais on ne va pas se mentir, les premiers morceaux que vous créerez seront loin de vos espérance. Et c’est parfaitement normal.


C’est là, l’étape la plus difficile. Persévérer malgré les différentes frustrations qui surviennent.

Vous n’imaginez pas le nombre de morceaux que j’ai commencé et finalement abandonnés pour des raisons très variées.


Parce que j’avais l’impression de tourner en rond. Ou alors, j’étais contente de ma mélodie… jusqu’à ce que je me rende compte qu’elle ressemble fortement à une musique existante.


Ou encore, toutes les fois où je me suis arracher les cheveux à essayer d’agencer mes différents instruments entre eux (et ça, ça m’arrive encore j’avoue !).


C’est rageant n’est-ce pas ?!


Rassurez-vous, même les plus grands musiciens sont aussi passés par là. C’est impossible d’y échapper.

Mais, vous savez quoi, il existe un remède simple pour limiter le risque de tout envoyer valser.

Revoyez vos exigences personnelles.


Apprécier chacun de vos pas dans l’univers de la composition. Un petit pas pour votre musique, c’est un grand pas pour votre esprit de compositeur !!


Ne vous auto-flagellez pas systématiquement dès que vous faites quelques choses. Soyez juste envers vous-même et sachez valoriser vos progrès quels qu’ils soient. Acceptez les compliments avec un « merci » et non pas un « merci mais… ».


Illustrons tout ça.


Pourquoi essayez direct de créer un morceau de 3 minutes ? Vous vous mettez tout seul des bâtons dans les roues. Vous progresserez beaucoup plus vite en créant 6 morceaux de 30 secondes plutôt qu’un seul de 3 minutes.


Et surtout, vous aurez beaucoup moins les neurones en surchauffent. Ça, c’est certain !

Parce que c’est plus facile de faire des variations sur 30 secondes que sur 3 minutes. Vous n’êtes pas d’accord ?


Vous aurez ainsi moins de risque de tourner en rond et donc moins de risque d’être frustrer parce que votre morceau n’avance pas.


Vous pourrez ensuite augmenter progressivement la durée de vos morceaux, au fur et à mesure que vous avancerez dans l’aventure composition.


Et ça, c’est un exemple parmi tant d’autres de difficultés que l’on s’impose tout seul, alors même que l’on est loin de maitriser la contrainte que l’on se fixe.


Pourquoi fait-on ça ? On est un peu maso parfois quand même non ? … Vous devez y aller à votre rythme. Pas de stress, rien ne presse !! 😉


Vous l’aurez compris, pour progresser efficacement et garder votre motivation intacte, ne vous mettez pas la barre trop haute. Sinon c’est comme si vous vouliez courir avant de savoir marcher. C’est la chute à coup sûr.


C’est totalement contre-productif et ça augmente fortement les probabilités que vous abandonniez. Ce serait dommage et je suis sûre que ce n’est pas ce que vous voulez. Alors courage, accrochez-vous !

Faites-vous plaisir

Ce point est indissociable du précédent. On peut dire qu’ils font la paire.


Vous serez d’accord avec moi, c’est presque impossible de progresser dans une activité si vous n’y prenez pas du plaisir.


La composition n’échappe pas à la règle.


Le plaisir, c’est une des clés fondamentales de la réussite. Sans lui, pas de motivation. Et sans motivation, c’est l’abandon assuré.


Donc, la seule règle ici est de vous amuser dans ce que vous faites. Si vous sentez que vous commencez à vous agacer, surtout, faite une pause.


Une astuce pour prendre du plaisir tout au long de votre progression est de changer votre regard sur la phase d’apprentissage.


Ne la voyez pas comme un apprentissage technique pur et dur. Sinon, c’est sûr, il n’y a rien de fun là-dedans je pense.


Voyez plutôt ça comme de nouvelles découvertes que vous allez faire au fur et à mesure et qui démultiplieront toujours plus vos possibilités créatives.


Vous pouvez différencier clairement vos phases de composition et de découvertes. De cette façon, quand vous êtes en mode création, vous ne faites que ça. Vous n’êtes pas en train de vous arracher les cheveux sur de nouvelles notions encore flous.


Et quand vous êtes en mode découvertes, n’essayez pas de composer quelque chose de concret. Faites plutôt divers tests, comme des mini-jeux, tranquillement. Et quand vous sentez que vous êtes assez à l’aise sur tel ou tel mini-jeu, intégré les dans vos compositions.


Toutes ces découvertes sont simplement le moyen qui va vous permettre d’atteindre vos objectifs.

Quand on voit ça de cette manière, les perspectives sont bien différentes. Adieu la théorie rébarbative et bonjour les possibilités musicales infinies qui s’ouvrent devant nous ! 😉

Pas besoin d’être un As du solfège

Alors là, on s’attaque à du lourd. Je pense que c’est le préjugé le plus encré dans notre esprit.

Et après tout, ce n’est pas fou de penser que si on ne connait pas la théorie musicale, il nous est impossible de créer nos propres morceaux.


C’est un peu comme si on nous demandait de conduire sans connaitre le code de la route. Ça parait complètement impensable dans notre société.


Pourtant, ce n’est pas parce que vous connaissez le code de la route par cœur que vous savez conduire. Ce sont deux apprentissages bien différents.


En réalité, le code de la route est juste un support pour conduire selon des règles précises qui sont là pour vous guider et qui donnent une base commune à tout le monde.


Ce n’est pas parce que vous ne le connaissez pas que vous n’êtes pas en capacité de rouler avec votre voiture. Mais le connaitre vous permettra d’avoir une conduite efficace et sécuritaire.


Pour le solfège, c’est la même chose. Il n’est pas d’une nécessité absolue pour composer. Je dirai même plus, vous aurez beau connaitre tout un tas de notion théorique, ce n’est pas pour autant que vous arriverez à les organiser pour créer un morceau de A à Z.


Seule la pratique de la composition en tant que telle vous permettra de vous améliorer.


Mais bien sûr, le solfège vous servira de boite à outils dans laquelle vous pourrez piocher pour élargir vos possibilités créatives.


Si on part de là, pas besoin de connaitre tous les outils pour commencer à créer un premier petit quelque chose. Si vous ne connaissez que les 4 accords magiques, vous avez déjà de quoi vous amuser un bon moment, je vous assure.


Et si vous voulez varier un peu les plaisirs tout en restant simple et efficace, je vous invite à (re)lire l’article de Bruno 4 progressions d’accords à essayer.


Voici trois petits morceaux de piano sur le même fichier audio que j’ai composé spécialement pour l’occasion. J’ai utilisé uniquement 4 accords ; Mi mineur, Do majeur, Sol majeur, Ré majeur.


Et une chanson avec les mêmes accords que j’avais composé pour le « spectacle de fin d’année » après ma première année de guitare.

Voilà, votre manque de connaissance en solfège ne doit donc surtout pas être un frein suffisant pour vous empêcher de vous lancer.


N’oubliez pas : le solfège peut vous guider et vous aider dans votre processus de composition.


L’apprendre en complément ne vous sera que bénéfique dans votre pratique. Mais ce n’est en aucun cas un prérequis. Il est au service de la composition et non à son origine.

Inspiration et composition

Là encore, la croyance populaire est très forte concernant l’inspiration.


« L’inspiration, on l’a ou on ne l’a pas »


Mais je vous rassure, vous n’avez pas besoin d’attendre qu’elle tombe du ciel. Vous pouvez la provoquer. Dites-vous que l’inspiration, c’est un peu comme un muscle. Plus vous l’entrainerez, plus elle va se développer.


Et souvent, vous avez déjà des sources d’inspiration en vous, et autour de vous et vous ne vous en rendez même pas compte. Si si, je vous assure ! 😉 Vous devez simplement apprendre à les exploiter à votre avantage.


Par exemple, ne vous êtes vous jamais surpris en train de chantonner un petit air sous la douche qui sort d’on ne sait où ? Eh bien ça, c’est un début d’inspiration qui peut vous servir dans une de vos créations.


Le truc à ce moment-là, c’est d’enregistrer votre idée sinon il est fort probable que l’idée passe aussi vite qu’elle soit venue. Pour ça, il y a un outil que l’on a généralement tous pas trop de loin de nous ; le téléphone.


Utilisez une application d’enregistrement audio. Comme ça, l’idée est dans la boite, et vous pourrez y revenir plus tard, quand vous vous mettrez en mode composition.


Passons maintenant aux sources d’inspiration qui flottent autour de vous et qui peuvent vous aider à démarrer un morceau.


Rien ne vous empêche de vous inspirer de ce qui existe déjà. Et d’ailleurs, aujourd’hui il devient de plus en plus difficile d’être 100% original. Mais c’est loin d’être un réel problème.


Attention, on parle bien de s’inspirer et non pas de plagier.


Mais quoi qu’il en soit, si vous ne savez pas par quoi démarrer un morceau, qu’est ce qui vous empêche de réutiliser la suite d’accord de votre chanson préférée ? Ou encore de prendre une petite boucle mélodique de quelques notes et de l’arranger à votre sauce ?


Absolument rien. C’est même un très bon moyen de commencer à développer votre créativité pour finalement trouver vos propres idées.


Regardez, reprenons l’exemple de nos 4 accords magiques.


On ne compte plus le nombre de chanson qui ont été créées avec eux. Pourtant, vous ne trouvez jamais deux chansons strictement identiques. C’est bien la preuve qu’à partir d’une base, même simple, les possibilités créatives sont presque infinies.


Tous ces compositeurs sont partis d’une base commune et chacun à suivi sa propre voie, sa propre inspiration du moment, pour finalement créer un morceau unique.


Pour continuer au plus à stimuler votre inspiration, le conseil que je peux vous donner est d’écouter beaucoup de musique. Mais attention, pas en écoute passive. Vous devez être actif et vous focaliser sur des points spécifiques.


Comme par exemple, la rythmique de la batterie, la ligne de basse, la façon dont s’agencent les différents instruments entre eux, etc.

Pour conclure

Ça y est, nous voilà au bout de cet article.


Maintenant, vous n’avez plus d’excuse pour ne pas vous lancer dans cet univers qui vous attire depuis tant de temps. Alors, c’est partie !!


Bien sûr, je ne dis pas que c’est facile. Tout le monde ne part pas des mêmes bases. Tout le monde ne progresse pas à la même vitesse.


Mais peu importe. Chacun possède ses propres compétences et c’est tout ce qu’il vous faut pour commencer.


Par la suite, à force de pratique et de persévérance, vous enrichirez progressivement vos connaissances. Vos compositions s’amélioreront donc d’elles-mêmes.


Et plus vos créations vont s’améliorer, plus les nouvelles notions que vous pouvez acquérir afin d’aller toujours plus loin s’imposeront à vous comme une évidence. C’est un cercle vertueux qui s’installe.


En une phrase, persévérer, amusez-vous et tentez sans cesse de nouvelles choses et vous progresserez sans même vous en rendre compte.

Pour aller encore plus loin dans cette approche, vous pouvez télécharger mon guide « 30 choses extraordinaires que vous devez absolument savoir sur la composition ».


Il va continuer de balayer tous les préjugés que vous pouvez avoir et vous accompagne dans vos premiers pas dans cet univers merveilleux.


N’hésitez pas aussi à partager dans les commentaires ce qui vous empêche ou vous a empêché de vous lancer. Chaque retour d’expérience est très précieux.